Les toitures en fibrociment, bien qu’ayant de nombreuses propriétés positives, présentent un danger réel lorsqu’elles ont été fabriquées avant 1997, car elles contiennent de l’amiante, un minéral qui peut être cancérigène dans certaines conditions d’exposition. Examinons de plus près les toitures contenant de l’amiante, les dangers potentiels qu’elles représentent, et les mesures de sécurité à prendre en considération.
L’amiante : une substance connue depuis l’Antiquité
Le terme « amiante » englobe un groupe de minéraux ayant une structure fibreuse. L’amiante est une substance connue depuis l’Antiquité. En Grèce, elle était appelée « asbestos », ce qui signifie « indestructible ». Au début du 1er siècle, Pline l’Ancien avait déjà mentionné ses qualités, mais également ses dangers potentiels.
C’est surtout à partir du XIXe siècle que l’amiante a été utilisé pour ses multiples propriétés, notamment sa résistance à la chaleur, au feu, aux produits chimiques, sa capacité à servir d’isolant électrique, sa flexibilité et sa résistance à la flexion. Il a ainsi été intégré dans de nombreux matériaux, dont le fibrociment.
Les dangers de l’amiante présents dans une toiture
L’amiante représente un réel risque pour la santé. Les fibres microscopiques d’amiante peuvent pénétrer dans les alvéoles pulmonaires, atteindre la plèvre et même le système digestif. Ce sont les poussières d’amiante qui sont dangereuses pour la santé.
L’inhalation de ces particules peut provoquer des fibroses pulmonaires (asbestoses), ainsi que des cancers du poumon, de la plèvre ou de la cavité abdominale. Ces maladies graves peuvent se développer plus de 50 ans après l’exposition initiale à la poussière d’amiante.
Problèmes liés à une toiture en amiante-ciment
Si votre toiture a été installée avant 1997, il y a de fortes chances qu’elle contienne de l’amiante. Ce matériau était utilisé pour renforcer la structure des plaques en fibrociment. Les toitures en amiante-ciment sont répertoriées dans la catégorie B des matériaux contenant de l’amiante, car « l’amiante est lié à une matrice solide, et le risque de dispersion des fibres se produit lors de travaux – conformément à l’annexe du décret du 3 juin 2011 ».
Si les plaques de votre toiture sont en bon état, il n’y a généralement pas de risque pour la santé, et vous n’êtes pas obligé de les remplacer. Cependant, il est essentiel de ne pas découper ni percer ces plaques d’amiante-ciment, car cela peut générer de la poussière contenant de l’amiante, qui est cancérigène.
Le désamiantage d’une toiture en amiante-ciment
Il est fortement déconseillé de tenter de remplacer vous-même une toiture en amiante-ciment. Il est préférable de faire appel à un professionnel certifié (Qualification amiante non friable), qui établira un plan de désamiantage. Lors du retrait des plaques, il est essentiel de veiller à ce qu’elles restent intactes pour éviter la dispersion de débris et de poussières.
Si les plaques doivent être cassées pour être enlevées, cela ne doit être fait qu’avec des outils manuels, en maintenant le toit humide et en portant un équipement de protection respiratoire adéquat. Il est crucial de prévenir la formation de poussière.
Les plaques d’amiante-ciment doivent ensuite être conditionnées correctement avant d’être transportées vers une déchèterie spécialisée. Les coûts de désamiantage réalisés par un professionnel varient généralement entre 30 et 40 € par mètre carré.
Pour plus de sécurité, ou lors de la rénovation de toiture en amiante-ciment en bon état, il est possible de choisir l’option du confinement en recouvrant le toit avec un revêtement élastomère.
Il est également important de noter que depuis 1997, les produits en fibrociment ne contiennent plus d’amiante. Lors de l’utilisation de fibrociment, assurez-vous de choisir des matériaux portant la norme NT (Non asbestos Technology), qui garantit qu’ils sont exempts d’amiante.